Ma Granny à moi, elle a des airs de Madame Pepperpote avec son grand chignon, ses longues jupes, son foulard et son tablier.

Quand j’étais petite et que j’allais chez elle, on partait chercher des oeufs dans le poulailler et cueillir des framboises dans le potager, je recevais une tranche de saucisson de jambon chez le boucher, des bonbons chez la pharmacienne (pour que celle-ci puisse mieux vendre ses dentifrices, très certainement ^_^) ou encore des nic nac chez l’épicier.  Puis on faisait des gâteaux ou des tartines aux vermicelles de chocolat tout droit sortis d’une improbable boîte Côte d’Or des années 50, on allait nager, parfois on allait dans son “bureau” dédié aux bonnes oeuvres ou rendre visite à ses vieilles copines qui sentaient d’indéfinissables odeurs d’un autre temps (non, je n’ai pas dit “la naphtaline” mais un mélange de parfum voluptueux, de poudre de riz et quand-même certainement un peu de renfermé aussi).

On passait des soirées à écouter de la musique classique dans le poste de radio (jamais de télé, ouhlàlà non), on jouait au Scrabble ou à bataille, accompagnées par la vieille pendule qui sonnait ses demi avec majesté en résonnant dans le grand silence du salon, puis avant de dormir, elle me racontait des histoires en Anglais, elle me fascinait aussi avec ses incroyables récits de voyages aux 4 coins de la Terre et tout ça, je suis sûre que ça m’a énormément apporté !

Ma Granny à moi, elle ne sait pas très bien cuisiner mais pas grave, j’adore ses pains de viande, ses poulets rôtis et autres sandwiches toastés avec une barre de chocolat au milieu (la recette la + fastoche du monde mais dont je ne retrouverai sans doute jamais le goût exact).  Elle a un énorme livre de cuisine ancestral qu’elle n’utilise jamais mais il m’hypnotise tel un grimoire de sorcière !

Ma Granny à moi, elle a un sourire constant sur les lèvres, de ces sourires qui vont mettent immédiatement de bonne humeur et son tour des grande occhi qu’elle manie à la perfection avec ses lunettes a fait rire les enfants sur plusieurs générations.

Ma Granny à moi, depuis quelques temps, elle perd la tête… c’est la faute à Aloïs, celui qui mange les neurones, et malheureusement c’est dans les gênes, donc un jour, tu verras, je reposterai 10 fois le même article sans me souvenir l’avoir déjà fait… tu ne m’en voudras pas, hein?! Puis comme tu es gentil(le), tu feras comme si c’était la 1ère fois !

Ma Granny à moi, aujourd’hui, elle est partie rejoindre les étoiles dans le ciel et c’est certainement mieux pour elle, alors toutes ces choses-là maintenant il va falloir que j’apprenne à les dire au passé mais ce qui est sûr, c’est que Granny je t’aime… au passé (un peu), au présent (beaucoup), au futur (pour toujours) !